Tendinites, tendinoses, tendinopathies : de quoi parle-t-on exactement ?
La première chose à savoir, c’est que parler de tendinite pour désigner les douleurs au niveau des tendons est souvent un abus de langage. En effet, le suffixe en -ite induit une réaction inflammatoire. C’est-à-dire la réponse immunitaire de notre organisme en cas d’agression (infection, traumatisme, brûlure ou même cellules cancéreuses). Or, quand vous pensez souffrir d’une tendinite, il est très possible qu’on ne retrouve aucune trace de réaction inflammatoire dans vos tissus si on en faisait une biopsie.
Les tendinoses, elles, sont des affections chroniques du tendon, quand la matrice des tissus subit des changements dégénératifs, mais sans réponse inflammatoire. Elle sa caractérise par des dommages microscopiques du collagène.
C’est pour cette raison que les professionnels de santé préfèrent parler de tendinopathie, un terme plus large qui rassemble toutes les affections douloureuses du tendon.
En résumé, une tendinite est forcément une tendinopathie, alors qu’une tendinopathie n’est pas toujours une tendinite. En revanche, toutes les tendinopathies sont pénibles !
Les tendinopathies de Quervain sont localisées au niveau des poignets, et courantes chez les personnes qui utilisent beaucoup leurs mains et leurs doigts. Le tennis elbow (ou épicondylite) touche le coude. Les épaules, les moyens fessiers, les psoas et les genoux (avec le tristement fameux syndrome de l’essuie-glace) peuvent eux aussi faire souffrir leurs propriétaires. Les tendinopathies les plus répandues sont les calcanéennes et achiléennes, situées autour du pied et de la cheville. Ces pathologies d’hypersollicitation sont courantes chez les travailleurs mais également chez les athlètes. Elles représentent d’ailleurs 19 % des troubles musculosquelettiques, et plus de 30 % des consultations en médecine du sport.
Comment fonctionnent les tendons ?
Les tendons sont des tissus larges, épais et blancs, composés essentiellement de collagène, qui connectent les muscles aux os. Ils stockent l’énergie générée par la contraction des muscles avant de la transmettre aux os. Ils absorbent les forces et la redistribuent pour éviter les surcharges musculaires. Particulièrement résistants à la torsion, ils agissent un peu comme des élastiques. Ils vous lancent dans vos mouvements, avec un coup métabolique bien plus faible que celui des muscles. Un athlète qui court un 100 mètres sera en grande partie propulsé par l’effet ressort de ses tendons d’Achille.
Les tendons sont très robustes mais peuvent être sensibles aux stress mécaniques répétés. Comme ils sont très peu vascularisés, ils ne s’adaptent et ne récupèrent pas de la même manière que les muscles lorsque vous montez en charge. Voilà pourquoi les tendinopathies sont si fréquentes chez les sportives et les sportifs.
Le renforcement musculaire pour prévenir les tendinopathies.
Une tendinopathie, en plus de faire mal, peut altérer la mobilité et mettre un coup d’arrêt à vos activités physiques, au moins provisoirement. Mais heureusement, il existe quelques astuces pour s’en prémunir.
Attention : dans tous les cas, si vos tendons sont sensibles voir douloureux, vous devez prendre l’avis d’un professionnel de santé et/ou du sport !
- Ayez une pratique graduelle de vos entrainements.
- Si vous débutez, ou que vous reprenez le sport avec un arrêt prolongé, allez-y petit à petit, pour que vos tendons aient le temps de s’adapter à vos nouvelles pratiques.
- Pensez aux exercices isométriques, tels que les gainages en planche, ou encore les chaises contre un mur. Vous gagnerez en force, tout en chargeant vos tendons. Les entrainements excentriques, comme les squats à une jambe, aident les tendons à s’allonger. Les mouvements explosifs, s’ils sont effectués avec beaucoup de progressivité, peuvent eux aussi être très bénéfiques.
- Variez les activités dès que vous le pouvez !
- Faites attention à la récupération. L’une des premières causes de tendinopathie chez les athlètes, c’est le surentrainement. Le piège, c’est que les muscles se « développent » plus vite que les tendons. Quand on se sent en forme et dans une phase de progression, on pourrait être tentés de forcer un peu trop fort et un peu trop rapidement alors que les tendons ne sont pas prêts, et c’est la blessure de fatigue. N’en faites pas trop et écoutez votre corps !
- Choisissez votre équipement avec soin. Une raquette trop lourde ou des chaussures qui ne sont pas adaptées à votre morphologie par exemple peuvent avoir un réel impact sur vos mouvements et induire un stress inutile à vos tendons et les fragiliser.

Comment soigner les tendinites ?
Si malgré toutes vos précautions la tendinopathie s’installe, la première chose à faire, là encore, c’est de prendre l’avis d’un professionnel de santé.
En fonction de la typologie de la lésion et de votre pratique du sport, il pourra vous proposer tout un panel de traitements. Vous pouvez néanmoins suivre ces quelques premiers conseils.
- Adaptez votre pratique, pour privilégier les activités à faible impact. Le temps de vous remettre, si vous voulez garder une bonne condition physique, choisissez des exercices qui sollicitent le moins possible les tendons blessés (yoga, vélo, natation). Allez-y très progressivement, et à la moindre douleur, arrêtez-vous.
- Étirez-vous, tout en douceur avant et après chaque séance, pour maintenir la souplesse du tendon et limiter les irritations.
- Soulagez les inconforts. Une tendinopathie, ça fait mal. Vous pouvez diminuer les sensations désagréables grâce à de l’application de chaud ou de froid. Le roll on Shock and Roll, et son embout bille calme et apaise quand ça tire un peu trop.

