Depuis une quarantaine d’années, de multiples innovations ont permis aux prothèses sportives de devenir toujours plus performantes. Et même si leurs coûts les rendent encore inaccessibles à de trop nombreux sportifs, leurs évolutions ont donné un coup de projecteur bienvenu sur les athlètes amputés.
Qu’est-ce qu’une prothèse ?
Comment est-ce qu’elles ont révolutionné le handisport ?
Et comment gagner en confort quand on les utilise ?
On fait le point.
Les prothèses : un dispositif qui remonte à l’antiquité
Il semblerait que les humains réfléchissent depuis bien longtemps à des dispositifs qui leur permettent de bouger et de se déplacer même avec un membre manquant. On observe en effet des représentations d’appareillages prothétiques sur des stèles funéraires égyptiennes vieilles de 3000 ans. La plus ancienne des prothèses trouvées par des archéologues daterait de 600 av. J.-C. C’était un orteil, composé de bois et de cuir qui imitait les articulations des phalanges, aidant son porteur de marcher.
Les premières traces dans les écrites évoquant l’usage des prothèses sont celles de l’historien grec Hérodote. Elles font mention d’un substitut en bois qui remplacerait un pied amputé cinq siècles avant notre ère. Pline l’ancien parle quant à lui de la main artificielle du général romain Marcus Serguius.
Si au fil du temps, l’humanité a su faire preuve d’une grande ingéniosité pour compenser les membres amputés, ce sont les périodes de guerre qui ont permis les plus grandes avancées. Suite à la Seconde Guerre mondiale, la National Academy of Science initie un plan de recherche et développement pour prendre en charge les 27 000 soldats américains amputés. La fabrication de prothèses sort alors de la démarche artisanale pour devenir un procédé scientifique autorisant de nombreuses innovations, et l’essor d’appareils plus fonctionnels et accessibles.
L’histoire du handisport pour les athlètes amputés.
La première compétition handisport a lieu en 1948. Organisée à Londres par un neurologue, elle se destinait à des personnes paraplégiques. Elles pratiquaient une forme de basket fauteuil ainsi que du tir à l’arc.
Au départ, les athlètes devaient se contenter de disciplines qui ne dépendaient pas de leur mobilité ou de leur appareillage. Ils concourraient avec leurs prothèses du quotidien, ou en fauteuil.
Il faudra attendre les Jeux paralympiques de Toronto, en 1976, pour qu’on puisse voir des athlètes amputés courir avec leurs prothèses. C’est cependant l’année 1988 qui marquera un tournant pour les athlètes amputés, avec l’apparition de la première prothèse adaptée à l’athlétisme, en carbone et à restitution d’énergie aux Jeux de Séoul.
Les « lames », telles qu’on les connait aujourd’hui, arrivent sur les pistes d’athlétisme, en 1992 à Barcelone.
La technologie au service de prothèses toujours plus performantes.
Les pieds à restitution d’énergie sont une révolution dans l’histoire du handisport. Ils sont constitués de deux lames qui se déforment, en emmagasinant de l’énergie pour la restituer en phase d’appui. Ils se rapprochent ainsi du comportement d’un pied valide.
Les lames des premières prothèses sportives étaient fabriquées avec des alliages à base de titane, d’aluminium ou d’acier. Aujourd’hui, elles sont composées de fibres de verre, de carbone ou encore de kevlar. La forme de la lame a également évolué, pour ressembler dans certains cas à des pattes arrière de guépard ou d’un cheval. C’est ce qui va leur donner un meilleur rendement. Mais ce n’est pas tout : les genoux prothétiques se sont eux aussi transformés pour devenir toujours plus surs et réactifs.
Ces progrès sont une excellente nouvelle pour les athlètes : ils peuvent s’entrainer mieux et plus longtemps, dans des modalités qui se rapprochent de celles des valides.
Aujourd’hui, différents types de prothèses permettent de pratiquer non seulement de l’athlétisme, mais aussi du vélo, de la natation, des sports d’hiver, ou même des sports à impacts forts, comme le basket, le volley, la danse ou encore l’haltérophilie.
Grace à de meilleures conditions de pratique et des appareillages adaptés, de nombreux records sont tombés les uns après les autres.
Au point on peut se demander si ces prothèses ne seraient pas plus performantes qu’une jambe. Il n’en est rien : si elles offrent une restitution d’énergie proche des 100 %, on est loin des 250 % restitués par un pied valide. En outre, ces appareillages étant extrêmement coûteux, ils restent inaccessibles à la majorité des amputés.
Une prothèse sportive, à quoi ça ressemble ?
Chaque prothèse est adaptée à celle ou celui qui la porte et au sport pratiqué. Cependant, elles se composent de trois grandes parties :
L’emboiture
L’emboiture est la partie rigide, dans laquelle se loge le moignon. Elle est conçue sur mesure, pour être l’interface entre le membre résiduel et la prothèse. Elle garantit la bonne tenue de l’appareillage, la transmission de la force, et guide la prothèse.
Le manchon
La forme et le volume du moignon peuvent évoluer en fonction des moments et de l’activité. Cela peut occasionner des gênes voire des blessures. L’emboiture peut donc être complétée d’un manchon, qui s’enfile directement sur la peau, pour la protéger et assurer un confort supplémentaire.
La prothèse
Pied, main, jambe… elle peut également être complétée d’une articulation.
Toujours mieux dans ma prothèse : nos conseils pour prendre soin de votre moignon.
Les personnes amputées et à fortiori les athlètes qui utilisent des prothèses sportives peuvent souffrir de soucis cutanés spécifiques.
Chaleur, frottements, une emboiture mal adaptée… sont à l’origine toutes sortes de lésions. L’effet de piston, provoqué par les mouvements du moignon dans l’emboiture, entraine des échauffements pouvant aller jusqu’à la brûlure. Sans compter que pour certaines personnes amputées, les cicatrices sont fragiles et sensibles.
La prolifération des bactéries étant un facteur aggravant pour les problèmes cutanés, la première chose à faire est de prendre particulièrement soin de l’hygiène du moignon, en le lavant avec un savon doux et le séchant avec un linge propre avant et après votre séance de sport.
Idem avec l’emboiture et le manchon : ils doivent être parfaitement propres et secs avant votre session. Reportez vous aux consignes du fabricant pour un entretien optimal.
En hydratant votre épiderme régulièrement, vous l’aidez également à devenir plus souple et plus résistante.
Problème ? De trop nombreuses crèmes et lotions laissent un film gras sur la peau, ce qui peut accentuer les risques de macération si vous devez enfiler votre prothèse juste après vous être crémé. Certains athlètes préparent leur peau et complètent leur routine en appliquant un baume anti-frottement. Si ces crèmes permettent effectivement de limiter les frictions, elles aussi laissent un résidu pas toujours agréable sur la peau, en plus de tacher votre appareillage.
Le sérum Ritual After Sport est formulé avec de l’acide hyaluronique et des agents RGTA, conçus pour hydrater intensément la peau, favoriser sa cicatrisation et la régénération cellulaire, et la renforcer. Le tout sans film gras ni odeur.
En cas d’irritation ou de lésion cutanée, la priorité, c’est d’aider la peau à se régénérer dans les meilleures conditions pour votre confort.Le baume Bye Bye Burn appliqué plusieurs soirs par semaine, quand vous ne portez pas vos appareillages, jusqu’à guérison complète, aidera votre épiderme à se remettre mieux et plus vite.
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